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Les philocognitifs, ces profils découverts par Fanny NUSBAUM sortent du lot dans leur mode de fonctionnement. En effet, ils sont parfois tellement boostés par leur tendance au perfectionnisme que cela peut alors venir entamer leur estime de soi. Entre moteur et frein, ces hauts potentiels sont souvent les derniers à avoir connaissance de leur mode de fonctionnement naturel. Découvrons ensemble ce qui les caractérise, pour mieux les comprendre et les accompagner.
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Perfectionnisme et minutie
Le perfectionnisme est généralement mentionné en lien avec une tâche donnée, un travail à mener à bien. Or, la question du perfectionnisme concernant les décisions à prendre, même les plus petites, est rarement abordée. Il s’avère que c’est un problème bien connu des philocognitifs. Sans compter que la barre est placée vraiment haute, à hauteur de la perfection.
La question du choix chez de nombreuses personnes à haut potentiel peut poser des problèmes et prendre des proportions démesurées. Cela s’explique par deux phénomènes : le perfectionnisme dont ces profils font preuve à l’excès et une capacité à prendre tous les paramètres en compte.
Quand toutes les possibilités sont envisagées, tous les facteurs considérés et que la personne souhaite faire au mieux, la moindre alternative peut se transformer alors en un choix cornélien. Ainsi, tout devient une montagne, des petits choix aux grandes décisions. Choisir entre deux activités, décider de l’université à intégrer, de l’endroit où vivre, etc.
Aussi, lorsque tous les éléments qui pourraient entrer en ligne de compte sont analysés en détails et qu’il est primordial de faire le bon choix, les profils à haut potentiel peuvent se retrouver complètement paralysés. D’autant plus que le choix idéal n’existe pas.
Le perfectionnisme : une exigence intenable
Le perfectionnisme est double. Ce souci de perfection peut virer au cauchemar, même si cela pousse également à l’excellence. Aussi, cela peut être à la fois une source d’énergie et de paralysie. D’une manière générale, ces critères personnels très élevés chez le philocognitif mènent à une attente démesurée vis-à-vis de soi.
Même félicité par les autres, même en ayant réussi à sortir du lot socialement, les hauts potentiels se sentent toujours à mille lieues de leurs aspirations, voire se croient en dessous de tout. D’ailleurs, la confiance en soi est souvent fragile. Certains ont du mal à entendre les compliments qu’ils pourraient davantage prendre pour une flatterie qu’un feedback authentique et sincère.
En effet, tout peut devenir source de doute ou de remise en question. D’ailleurs, malgré une capacité d’affirmation qui peut être reconnue dans leur entourage professionnel par exemple, leurs dialogues intérieurs sont habituellement très critiques vis-à-vis d’eux-mêmes. Toutefois, il s’agit de noter que ce perfectionnisme relève d’une belle démarche : aspirer à une sorte d’idéal de ce que les choses et les gens devraient être.
Aussi, leurs regards se concentrent généralement sur la potentialité justement. Certes, cela permet de viser la lune. Cependant, cela englobe aussi le risque de tomber en chemin. La relation à l’échec est bien entendu propre à chacun. Fréquemment, l’enfance joue un rôle important, car un individu qui a toujours eu de bonnes notes à l’école, par exemple, aura tendance à attendre une excellence dans tous les domaines.
Une estime de soi parfois fragile
Lorsqu’il est compliqué d’être satisfait de soi et des missions réalisées, il est évident que cela entache l’estime de soi. L’autocritique poussée à l’extrême consiste à focaliser uniquement sur ses mauvais choix et sur ses erreurs. D’une certaine manière, l’individu s’attaque à soi-même en permanence.
Là où certains voient ce qu’ils ont accompli, le haut potentiel ne percevra que ce qu’il aurait pu atteindre. D’ailleurs, il s’agit souvent d’un petit détail qui aurait fait la différence. Peu importe car l’échec est là pour miner la confiance en soi. Dans le pire des cas, cela pousse la personne à l’inaction afin de ne pas prendre le risque d’échouer.
Se sentant déjà différent, le philocognitif insatisfait de lui-même va nourrir un sentiment d’imposture. Concrètement, quoiqu’il entreprenne, le haut potentiel pense ne pas être à sa place, ne pas mériter d’être là. En un sens, même adulé, il peut continuer de se considérer comme un usurpateur.
Et même lorsque nous lui apportons une reconnaissance sociale, il pense qu’il a dupé son monde, qu’il a réussi par hasard ou qu’il a eu beaucoup de chance. Aussi, il est généralement le dernier à pouvoir s’imaginer ou prétendre avoir du potentiel. L‘estime du haut potentiel est donc d’une manière générale fragile et sa motivation fluctuante.
En conclusion, le perfectionnisme est souvent la marque de fabrique du philocognitif. En un sens, c’est un formidable moteur pour accomplir de grandes choses, malgré le fait que le haut potentiel mette la barre tellement haut qu’il peut lui-même se décourager ou ne pas arriver à trancher. Aussi, cette insatisfaction de soi constante le pousse à penser qu’il ne mérite pas sa réussite. Largement répondu, ce syndrome de l’imposteur est également un véritable frein à la connaissance de leur mode de fonctionnement véritable.
La méthodologie de l’Assessment Center
L’Assessment Center est une méthodologie qui utilise la mise en situation professionnelle afin de sonder les compétences et potentiels d’un collaborateur ou d’un candidat. L’objectif est de comprendre les dynamiques sous-jacentes des comportements personnels, relationnels et managériaux pour prédire une capacité à réussir dans une fonction.
Pour un collaborateur en poste, il s’agit soit de réaliser cette démarche en amont de formation, dans le cadre d’une mobilité interne ou d’un passage cadre, ou encore dans le cadre de la mise en place d’une nouvelle organisation, basée sur les compétences et le potentiel de développement d’un individu et de la complémentarité d’une équipe.
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