Nos origines animales nous apportent un héritage historique en ce qui concerne le langage de notre corps et notre instinct. Nous avons longtemps voulu penser que notre pensée et notre langage primaient sur notre corps. Cependant, nos émotions sont des réactions instinctives et nos besoins primaires sont bien présents. Et cette part animale nous apporte toute notre singularité.
Des animaux parlants
L’omniprésence du corps dans la communication vient du fait que nous soyons avant tout des animaux. En effet, nous avons 98 % de nos gênes en commun avec les grands singes. La seule chose qui diffère est la taille de notre lobe préfrontal et notre capacité à élaborer des idées complexes.
En réalité, cela se traduit surtout par notre capacité à utiliser le langage oral, né de notre aptitude à former des sons complexes avec nos cordes vocales et les muscles de notre bouche, mais surtout par la spécificité de ce langage : ce que nous appelons la « double articulation ».
Concept de linguistique, il s’agit de la particularité du langage humain, à savoir l’utilisation des sons formant des mots, puis des mots formant des phrases. Le langage est donc fait de plusieurs unités qui s’articulent ensemble pour donner du sens au mot puis à la phrase, permettant enfin de créer une idée.
L’exemple le plus parlant est l’utilisation d’un bâton pour attraper un fruit dans un arbre. Un singe aura l’idée de prendre un bâton (un outil) au sol pour l’atteindre, mais seul l’humain aura l’idée d’accrocher deux bâtons ensemble (deux « unités ») pour atteindre une branche plus haute.
Des êtres pensants qui oublient le corps
La notion philosophique très connue « Je pense donc je suis » nous a coincés dans une vision erronée de l’être humain. En effet, nous avons tendance à nous concevoir exclusivement au travers du prisme de notre capacité à élaborer, puis à exprimer ces idées par le langage oral.
Pour le grand public, la psychanalyse de Freud ou de Lacan n’aurait laissé que des techniques d’analyse basées sur le langage oral grâce aux découvertes de la linguistique. Une grande partie du corps médical a remplacé l’observation clinique par la classification des symptômes et les statistiques.
Il a fallu attendre avant qu’une discipline ne fasse du langage corporel son objet unique. L’ethnologie et l’éthologie des animaux a laissé la place à l’étude du langage du corps de l’être humain. Pour autant, ce dernier n’est pas moins important. Par contre, nous ne le percevons pas toujours de manière consciente.
De l’instinct animal
Certains déclarent que nous n’avons pas d’instinct. Bien entendu, cela dépend de la définition donnée de cette notion. En effet, même si nous faisons preuve de moins réactions instinctives que l’animal, nous n’en sommes pas dénuées pour autant. C’est un signe de notre origine animale.
Nous ne distinguons pas toujours les réactions pourtant quotidiennes que nous pouvons définir comme animales. Ces réactions instinctives ou réflexes passant par le corps comme nos besoins primaires. La faim, le froid, la fatigue, se protéger du danger nous traversent sans impliquer la pensée complexe, ni le langage oral.
D’autres comportements intellectualisés sont en fait bien plus instinctifs que nous ne le pensons, même si nous préférons les concevoir de la sorte. Parfois, nous les relayons au rang de notre inconscient pour faciliter les choses et nous conforter dans la rationalisation de nos comportements.
La reproduction (le désir de faire perdurer l’espèce), puis la protection de la progéniture (« l’instinct maternel » des parents) sont régies par quelque chose de plus lointain que la pensée. Comme les animaux que nous sommes, nous nous fions à nos ressentis les plus primaires pour nous ajuster à notre environnement.
De même, nous parlons d’intuition envers une personne plutôt étrange ou d’une situation inquiétante. Il nous permet de percevoir presque instinctivement un danger pour s’en protéger. La plupart du temps, il s’agit d’une captation inconsciente, instinctive, de la communication non-verbale de l’autre.
A propos du langage corporel
Certifiée en tant que Synergologue, Virginie GRAZIANI met ses compétences en observation et en compréhension de la détection du langage corporel dans son expertise professionnelle de la gestion de Talents. Que ce soit dans un processus de recrutement, d’évaluation ou d’accompagnement, la Synergologie apporte tellement sur la compréhension de votre interlocuteur. Cette discipline est une matière à part entière qui s’intéresse à l’observation du langage corporel, bien au-delà̀ des « basiques », à savoir les idées toutes faites qui circulent autour du mot « non verbal ».
A propos des secrets du langage corporel
au bon endroit.
0 commentaires