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Dans le registre de gestes que nous pouvons observer dans la communication non verbale, les émotions restent complexes à décoder. En effet, il existe toute un palette de nuances dans nos ressentis. Ces derniers ne sont pas toujours aisés à verbaliser. Cela ne remet pas en cause l’universalité des émotions. Par contre, l’écoute active, le questionnement et l’entraînement sont les clés d’une analyse juste de l’état d’esprit de votre interlocuteur.
Des émotions universelles
Même si le psychologue Paul Eckman a démontré qu’il existe 7 émotions universelles (la joie, la tristesse, la colère, le dégoût, la peur, la surprise et le mépris), la palette des émotions humaines est bien plus large.
En effet, il y a des degrés dans chaque émotion, dans la colère par exemple : le déplaisir, la rage, etc. De plus, nos émotions peuvent être multiples. Nous pouvons ressentir un mélange de fureur et de tristesse qui peut mener au désespoir.
De même, nous sommes aussi traversés par des émotions contradictoires. Par exemple, vous êtes ravi de signer un accord commercial très avantageux pour votre entreprise et à la fois être très déçu en apprenant que vous n’avez pas obtenu une promotion interne très attendue.
Décortiquer la nature de nos émotions
Parfois, nos émotions sont tellement complexes que nous avons du mal à les discerner en nous-même. Alors, comment espérer dissimuler nos ressentis aux autres ? Ou encore décoder les émotions chez nos interlocuteurs ?
En effet, nous ne pouvons pas maîtriser l’ensemble de notre communication car nous nous exprimons grâce à de multiples canaux corporels. C’est là que notre langage corporel entre en jeu. En fait, notre discours représente qu’une infime partie (7 %) de la communication.
Et communiquer sur nos émotions n’est pas aisé. Deux mécanismes entrent en jeu : tout d’abord, savoir décomposer nos émotions pour nous puis pour nos interlocuteurs, ensuite être en capacité de verbaliser et d’expliquer nos ressentis.
Verbaliser notre état émotionnel
C’est un exercice complexe d’élaborer autour de nos émotions. Cependant, c’est la seule manière de nous faire entendre dans toute notre subtilité et nos nuances internes.
Par exemple, dire que vous êtes contrarié est une chose. Il s’agit de verbaliser que c’est parce que vous vous sentez trahi, malmené ou qu’un contexte particulier vous fragilise.
En effet, sans connaissance de soi, il n’y a pas d’honnêteté possible. Communiquer, c’est aussi savoir s’analyser et déplier entièrement nos émotions à l’oral, en plus des signaux corporels que notre corps envoie.
Apprendre à écouter
Dans le feu d’une interaction, nous n’avons pas toujours le temps d’analyser et de décomposer nos émotions. Souvent, nos ressentis débordent et nos émotions bouillonnent en nous. Le corps laisse voir les tensions, en envoyant une foule de signaux que nous aurions sans doute préféré ne pas émettre.
Lorsque votre manager vous fait un reproche et qu’un mélange de découragement, d’inquiétude, de sentiment d’injustice vous saisit, vous n’avez certainement pas envie de le communiquer en lui jetant un regard noir. D’où l’importance de l’écoute active et attentive dans une situation de dialogue.
En effet, bien souvent nous avons tendance à réagir et à répondre aux propos de l’autre plutôt que de les entendre. Culturellement, notre langue française sert au débat pratiqué aussi à l’écrit pendant notre scolarité avec la structure de la fameuse dissertation (thèse, antithèse et synthèse).
Entendre et questionner
Aussi, il s’agit de développer une écoute patiente qui permet de recevoir un message en entier et d’observer toutes les émotions complexes qu’il recèle.
C’est pourquoi, il est souvent conseillé d’expérimenter l’analyse du langage corporel tout d’abord dans une position d’observateur plutôt qu’acteur. Cela signifie être en dehors de la relation au départ.
De plus, il est toujours préférable de questionner l’autre lorsque vous voyez apparaître plusieurs émotions sur un même visage. En effet, votre interlocuteur peut ne pas être conscient immédiatement de tout ce qui le traverse. La question est alors l’outil le plus utile pour renvoyer à l’autre ce que nous pensons percevoir en le laissant faire émerger sa vérité.
Apprendre à observer pour décoder
Le plus complexe dans l’apprentissage du langage corporel repose sur notre capacité à apprendre à observer. Dans un premier temps, nous vous recommandons de vous entraîner dans des situations à faibles enjeux.
Idéalement, positionnez-vous en tant qu’observateur pour vous concentrer sur l’analyse et dans des situations où vous n’intervenez pas directement. En amont, prenez le temps de bien réfléchir à l’aménagement de l’espace ainsi qu’à votre angle de vue.
Lors de vos observations, vous avez intérêt à focaliser votre attention et donc votre regard essentiellement sur un seul interlocuteur, même en situation de dialogue.
S’entraîner avec la vidéo
Généralement, il n’est pas toujours aisé de prendre des notes. En effet, le fait que baisser le regard, ne serait-ce que quelques secondes, peut vous faire passer à côté d’un élément significatif du langage corporel de notre interlocuteur.
En effet, cela va très vite au niveau du visage : microexpressions, crispation d’un nerf facial, dilatation des pupilles, etc. Aussi, vous pouvez aussi filmer l’échange (avec l’accord des participants) afin de confronter votre analyse en live à un visionnage plus précis dans un second temps.
En phase d’apprentissage et d’entraînement, alimentez-vous en extraits vidéos à analyser sans contrainte de temps. La télévision est une excellente source par définition.
TV ou cinéma, même combat
En effet, sur un plateau TV, la pression des personnes interviewées est telle que les individus renvoient forcément des signaux corporels significatifs. La plupart du temps, ces derniers sont liés à l’état d’esprit et aux émotions des individus venus partager un message.
Il en est de même pour le cinéma. En effet, un acteur ne réfléchit, ni ne maîtrise son langage corporel. Il lui suffit de se mettre dans l’état d’esprit du personnage à jouer et automatiquement il va alors décliner le registre de geste associé.
Cependant, un film a pour objectif de vous entraîner dans une histoire donc il est plus délicat de rester focaliser pendant toute sa durée sur le langage corporel des personnages.
En conclusion, l’observation et l’analyse des émotions complexes est à la portée d’un apprentissage et d’un entraînement. D’une manière générale, la pratique permet d’aiguiser son œil afin de remarquer plusieurs signes corporels qui pourraient renvoyer des éléments différentes et/ou complémentaires. Aussi, au départ il est plus aisé de ne pas être acteur de l’échange. En tant qu’observateur, nous sommes influencés par les biais de communication et l’affectif présent dans la relation.
A propos des secrets du langage corporel
Les erreurs dans les démarches de recrutement, de management et de négociation coûtent cher. Au quotidien, vos collaborateurs, managers, pairs et dirigeants tentent aussi de décoder vos intentions et émotions grâce à vos indices verbaux et non verbaux. Sachez comment vous êtes perçu par votre entourage professionnel, que ce soit à la première rencontre ou à chaque fois que vous arrivez dans le bureau d’un collaborateur.
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